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Entretien avec un magasinier de bibliothèque universitaire

 

Cette personne a souhaité rester anonyme, pour respecter son choix nous l'appelerons, ici, Monsieur X.

Parcours et activités professionnelles

Monsieur X est magasinier dans une bibliothèque universitaire, son métier consiste à accueillir le public, le renseigner. Il participe à la gestion de la salle de presse et au traitement des thèses. Il aide aussi à mettre en valeur le fonds documentaire grâce à des expositions ponctuelles (exposition sur les nouveautés, thématiques…).

Il s’occupe également de signaler les périodiques et les thèses dans la base locale de la bibliothèque pour que ceux-ci soient accessibles au public dans l’OPAC (Online Public Access Catalog). De plus, pour les périodiques il fait les réclamations auprès des fournisseurs quand il y a des manques ou des retards.

Dans son métier, ce magasinier a l’occasion d’utiliser les outils bureautiques pour des tâches courantes (envoi de mails, site web, accès au portail documentaire…). Il utilise quotidiennement un logiciel SIGB (système intégré de gestion des bibliothèques) pour les prêts-retours des utilisateurs et les acquisitions. De plus, il fait régulièrement de rapides formations aux utilisateurs pour qu’ils utilisent efficacement les outils de recherche.

Vision du métier

Ce que ce magasinier trouve valorisant dans son métier, c’est le contact avec le public. En effet, il trouve gratifiant de rendre service aux gens. « Quand le public est satisfait on est remercié et on voit le fruit de nos efforts ».

Les trois mots qui, pour lui, permettent de mieux décrire son métier sont : « disponibilité », « compétence » et « responsable », car pour lui, un bibliothécaire se doit d’être disponible pour son public, son métier exige des compétences spécifiques et indispensables, et pour exercer ce métier il faut savoir prendre des responsabilités.

L’évolution du métier et de la vision du public

A la base, les tâches d’un magasinier sont le prêt/retour et l’équipement des documents. Ces tâches étaient très spécialisées et sont dorénavant plus polyvalentes. Le métier a également dû s’adapter à la mise en place des nouvelles technologies. Le public a maintenant un accès Internet et des postes à sa disposition.

Le personnel doit être mieux formé car le métier demande des compétences plus vastes qu’auparavant à cause de la diversification des tâches. La bibliothèque a plus de contacts avec l’extérieur grâce à des partenariats, des bases de données communes aux différents établissements et des pôles qui se créent. Maintenant le catalogue et la base de données sont des éléments indispensables dans une bibliothèque.

Le public a accès à plus d’informations, il peut être perdu dans le flot de données et il a besoin d’un temps d’adaptation pour s’y retrouver. Le professionnel va donc le former à la recherche dans le catalogue pour le rendre autonome. Au début le public est dépendant du professionnel, ensuite il acquiert des compétences pour rechercher efficacement. Ces formations donnent une autre image du bibliothécaire, une image de formateur et d’expert en nouvelles technologies.

Avant les utilisateurs se débrouillaient tout seul. Maintenant, les nouveaux utilisateurs s’adaptent de mieux en mieux aux nouvelles technologies, cependant ils manquent de confiance dans leur capacité d’utiliser les outils et sont donc plus en attente d’une aide de la part des professionnels.

Les préjugés sur les métiers

Monsieur X ne ressent pas particulièrement de préjugés sur son métier.

Il dit que, le plus souvent, l’image du bibliothécaire montrée au public n’est pas la réalité, car celui-ci n’a l’occasion de voir le professionnel que derrière sa banque d’accueil. Il précise que le fait d’être actif dans son métier apparaît sous d’autres formes : «les étudiants se rendent bien compte que nous faisons des tours de rôle à l’accueil et que notre travail ne peut consister qu’en cela. »

Néanmoins, il lui est arrivé de parler de son métier avec des proches et la phrase « Tu dois avoir le temps de lire des livres » revenait de temps à autre. Cela l’a fait rire car lire des livres pendant le service est interdit dans la bibliothèque.

Quand nous lui avons présenté les mots les plus récurrents sur son métier cités par les lycéens dans notre enquête, il a été agréablement surpris. En effet, les termes employés correspondent pour lui au métier. Il dit que « calme » est en lien avec responsabilité, être calme cela permet de mieux gérer les conflits. Il faut également avoir un minimum de culture pour exercer ce métier. De plus, pour lui, les mots « organisé » et « livre » semblent évidents quand on est un bibliothécaire.

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