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Entretien de Janine Métral, documentaliste dans un CDI

 

Parcours et activités professionnelles

Au début de sa carrière professionnelle Janine Métral était professeur d’espagnol, mais son métier ne lui convenait pas. Elle a donc passé un diplôme en informatique littéraire et fait une année spéciale à l’IUT2 de Grenoble. Elle était déjà en poste lorsque le CAPES de documentation a été créé. Elle n’était pas très bien intégrée dans le milieu professionnel puisqu’elle n’avait pas, à proprement parler, le Capes de documentation. Elle a donc suivi une formation de l’éducation nationale pour l’obtenir. Elle a aussi effectué des stages en informatique documentaire et en indexation.

C’est en 1999 qu’elle est arrivée au lycée Champollion après avoir travaillé dans divers lycées. Le CDI était alors géré par des personnes qui n’avaient pas été formées à la documentation. Elle a donc mis à jour et informatisé le fonds, et elle a réorganisé le service.

Actuellement, le travail est réparti selon les goûts et les compétences des documentalistes au CDI. Elle a pour mission de gérer le système informatique, l’indexation et la cotation des documents, ainsi que l’aménagement de l’espace. Elle met aussi en ligne les nouveautés sur le site Internet.

Vision du métier

L’élément le plus valorisant du métier, pour Janine Métral, est d’être en rapport avec différents types de partenaires : personnel administratif, élèves, professeur etc. Elle apprécie aussi le fait d’appartenir à une collectivité. Etre en relation avec tous les membres de cette collectivité permet de faire le lien entre ces personnes. De plus, détenir l’information donne un certain statut.

Les termes qu’elle choisit pour décrire son métier sont : culture générale, techniques documentaires et médiation.

L’évolution du métier et de la vision du public

Il y a eu beaucoup d’évolution dans ce métier. Nous sommes passés du papier au numérique. Le métier s’est aussi professionnalisé, il a fallu maîtriser des techniques documentaires et suivre de nouvelles normes. La différence avec les bibliothécaires est de plus en plus marquée, la tradition des documentalistes se crée.

Il y a eu des évolutions sur le rapport avec le public. Par exemple, elle a moins de questions saugrenues. Le public commence à se rendre compte que la documentaliste fait d’autres choses, il y a l’acquisition d’une certaine reconnaissance. Le documentaliste a une réelle compétence de techniques documentaires que personne d’autre ne peut faire.

Les préjugés sur les métiers

Dans les lycées il y a très peu de travail de pédagogie contrairement aux collèges, où la documentaliste peut être amenée à aider les élèves pour leurs travaux scolaires. Elle fait aussi un peu d’aide à la recherche.

Pour elle il existe une grande méconnaissance des métiers qui n’évolue pas. C’est un métier jeune qui a encore besoin de temps pour être intégré et cela peut durer plus longtemps qu’une carrière professionnelle.

Les enseignants pensent que quand il n’y a pas d’élèves au CDI, elles n’ont rien à faire mais ils découvrent petit à petit leurs activités. Elle a tout de même eu parfois des demandes incongrues comme de réserver des billets de train. Les chefs d’établissement ont aussi une grande méconnaissance du métier, pour eux seule la fonction d’accueil prime. Le problème est que l’image du métier ne change pas même pour les nouveaux professeurs. Les conseillers pédagogiques ne poussent pas à l’utilisation du CDI puisqu’il n’existe aucune formation pour l’utilisation du CDI.

Tout de même, les TPE ont créé des relations avec les professeurs ce qui a permis une meilleure visibilité du travail de documentaliste.

Elle a été agréablement surprise des mots donnés par les lycéens pour décrire les documentalistes dans notre enquête. Le mot « calme » est bien car il montre la reconnaissance du CDI comme un endroit calme. Les termes « organisé » et « culture général » illustrent qu’il y a une prise de conscience du travail effectué par les documentalistes.

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