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Entretien avec Samuel Libot, documentaliste

 

Parcours et activités professionnelles

Samuel Libot est documentaliste à l’Onisep depuis trois ans, une structure de l’éducation nationale. Il travaille sur une base de données qui recense tous les diplômes en France. Après une année passée en fac d’histoire, il s’est réorienté vers le DUT Information Communication, option Gestion de l’Information et du Document dans les Organisations (GIDO), à Grenoble. Il a ensuite continué une année de licence professionnelle, intitulée Métiers des bibliothèques, de la documentation et des archives numériques. A la fin de cette licence, il a été embauché à l’Onisep.

Il s’occupe essentiellement de la mise à jour de la base de données. Cela consiste en un travail de veille, pour surveiller les nouveaux documents provenant du journal officiel, mais aussi à mettre en place des procédures de mise à jour pour la base. Il travaille en collaboration avec quatre autres documentalistes, répartis entre Grenoble et Lyon. Il est aussi régulièrement en contact avec trois informaticiens, travaillant également pour l’Onisep. En parallèle, il est souvent sollicité par des collègues pour des problèmes de bureautique, informatiques, ou tout simplement pour des questions. Cela demande donc un travail d’accompagnement, de formation, mais également un travail de synthèse afin de répondre de manière concise et précise aux questions qui lui sont posées. Son métier correspond donc à un travail de communication mais aussi de valorisation de l’information. En effet, il doit sans cesse retravailler la base pour en améliorer le contenu, trouver de nouvelles sources, rechercher l’information ou encore négocier des partenariats.

Vision du métier

Pour lui, son métier demande de la rigueur (surtout lorsqu’un documentaliste doit travailler en coopération). Ce dernier doit être « incitateur », car il doit communiquer afin de faire évoluer le service, de proposer des informations, d’effectuer un travail de veille. C’est un « agitateur d’idées ». Il est également passionné, et cela se ressent dans son travail et sa manière de fonctionner dans sa structure, et notamment dans l’investissement fourni (pour la veille des outils par exemple).

Ce qu’il trouve valorisant dans ce métier, c’est qu’il combine habilement la technique et l’intellectuel. L’un est au service de l’autre, c’est un juste milieu. « Je fais un travail qui peut apporter des choses aux gens » dit-il, et c’est valorisant de décrire son travail, ce qu’il apporte, pouvoir montrer que l’on travaille bien et ainsi de se faire entendre. Il n’a pas le temps de s’ennuyer. C’est une profession où « ça s’agite », car elle est à la pointe de la nouvelle technologie. C’est un univers en perpétuel mouvement. Dans ce métier, la curiosité est récompensée.

L’évolution du métier et celle de la vision des publics

Durant ses trois années d’expérience professionnelle, il n’a pas perçu une évolution de ses activités, mais une évolution dans la manière de travailler. Lui et ses collègues cherchent toujours des pistes d'évolution pour parfaire leur travail et transmettre leur expertise. Maintenant, ils sont inscrits dans une logique de capitalisation de leur savoir. Ils ont d’ailleurs pour projet de monter un wiki pour préparer la suite et améliorer leur présentation.

Vis-à-vis des collègues, plus le temps passe, et plus le travail des documentalistes est pris au sérieux. Cela est également dû à l’âge, car Samuel Libot a commencé ce poste en étant relativement jeune, donc peu expérimenté pour ses collègues. Cela demande donc, selon lui, de redoubler d’efforts. Quant à l’avis des publics, il ne le connaît pas, car il ne possède pas de contacts directs avec eux. Il connaît seulement l'opinion de ses partenaires, mais cela demande un travail de communication, sur son mode de fonctionnement, sa manière de travailler, son organisation.

Les préjugés sur les métiers

Samuel Libot n’est pas reconnu en tant que documentaliste, car on le prend pour un informaticien. Il n’a pas subi de cliché par rapport à la profession, cependant, personne n’imagine le niveau d’expertise que le métier exige. Les personnes n’ont pas l’image de quelqu’un à la pointe des nouvelles technologies, capable d’utiliser des outils de manière rationnelle. Il y a une méconnaissance du métier pour les collègues : personne ne sait que le centre de documentation est une ressource pour la vie du service.

Quant à ses proches, pour eux, il « range des livres ».

En plus, la profession est essentiellement féminine, ce qui peut donner un avantage aux hommes pour le recrutement, car on peut laisser une meilleure impression. Pour les informaticiens, le documentaliste ne connaît rien en informatique, alors qu’il est capable de parler un langage technique, et qu’il se pose souvent en traducteur pour cerner les besoins en informatique des collègues afin de les retransmettre aux informaticiens. « On a pas du tout cette image à la pointe des nouvelles technologies ».

Samuel Libot a répondu aux termes utilisés par les lycéens pour décrire le métier dans le cadre de notre enquête.

Pour lui, le mot « organisé » rejoint le terme rigueur, mais cela ne veut pas dire qu’un documentaliste organisé dans son travail le sera aussi dans la vie courante. Comme on dit, « ce sont souvent les cordonniers les plus mal chaussés ».

Pour le mot « culture », il répond qu’un documentaliste n’est pas obligé d’être cultivé, ni de travailler dans le monde de la culture, mais doit être ouvert d’esprit afin de travailler dans le domaine d’activité de l’entreprise. Ce n’est vraiment pas la culture qui définit les documentalistes.

Quant au mot « calme », il n’est absolument pas d’accord avec ce terme, car un documentaliste est en constante ébullition et les moins calmes en tirent un plus grand parti, en principe, surtout auprès des collègues de travail. Dans son service, ce sont les plus agités dans les bureaux, et « c’est plutôt à nous qu’on dit chut ».

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